D’abord l’émancipation tient son origine du rejet d’un état de fait. Elle désigne comme tel le mouvement par lequel s’ouvrent un espace et un temps qui sont irréductibles à l’espace et au temps naturels. Deuxièmement, l’émancipation est le fait d’un sujet collectif qui ne lui préexiste pas, parce qu’il se construit dans le mouvement qui réciproquement, le produit comme effet. Troisièmement, tout mouvement d’émancipation cherche à modifier les relations fondamentales entre les humains et les modifie seulement par sa seule existence. Quatrièmement, on peut sans aucun doute s’aventurer à dire que le temps de l’émancipation est l’unique temps proprement humain.
[En primer lugar, la emancipación tiene su origen en el rechazo de un estado de cosas. Designa como tal el movimiento por el que se abren un espacio y un tiempo irreductibles al espacio y al tiempo naturales. En segundo lugar, la emancipación es el hecho de un sujeto colectivo que no la preexiste, porque se construye en el movimiento que lo produce recíprocamente como efecto. En tercer lugar, todo movimiento de emancipación pretende modificar las relaciones fundamentales entre los humanos y sólo las modifica por su propia existencia. En cuarto lugar, podemos aventurarnos a decir que el tiempo de la emancipación es el único tiempo propiamente humano.]
Patrice Vermeren, Penser contre. Essais sur la philosophie critique de Miguel Abensour, Paris, Sens&Tonka, 2019, p. 80, citando a Georges Navet, L'émancipation, Paris, L'Harmattan, 2002, p. 8-10.
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