Shh...!

– Shh…! – dit la fille qui regardait sans comprendre le jeune homme qui dormait devant la table.

Le photographe prit la photo, mais l’homme ne se réveilla pas. Ils partirent avec la caméra et la photo. Un peu plus tard, la serveuse nettoya la table. Elle ne savait pas si elle devait réveiller l’homme : il avait bu quatre cafés qu’il n’avait pas encore payés. Elle décida de ne rien faire : il restait quelques heures jusqu’à la fermeture du café et il n’y avait pas beaucoup de clients. Elle laissa quand-même l’addition.

Il y avait un sac-à-main à côté de l’homme qui dormait. Un peu loin de lui, un couple avec un enfant dînait. Le garçon regardait souvent l’homme endormi. Son père aussi, en se questionnant sur l’origine du sac.

 – C’est un sac de femme, bien sûr – commenta-t-il à sa femme –. Qu’en penses-tu ?

 – Peut-être qu’il l’a trouvé… ? – suggéra la femme.

– Non, pas du tout – s’immisça dans la conversation un homme âgé qui était plus proche de la porte du café –. Je crois qu’il l’a volé.

 – La jeunesse est une génération perdue – dit une femme.

– Il faut appeler la police ! – proposa une autre personne –. J’ai vu des jeunes comme lui à Les Halles, ils croient qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Aujourd’hui, il n’y a plus de honte !

– Mais non! – cria une vielle dame qui buvait du thé avec parcimonie –. Regardez son visage! Il a l’air innocent.

Mais tout était inutile, le cantinier indiquait déjà la place du téléphone à la clientèle.

–Moi, je trouve probable qu’il l’ait trouvé…! – affirma le père du garçon.

La moitié de la clientèle se leva indignée contre le jeune endormi et avança avec décision vers le téléphone. La serveuse regarda le sac qui restait à côté de l’homme cerné par les clients furieux. Toute la cordialité dans le café semblait cassée, tous cherchaient la vengeance, toutes les voix criaient contre le méchant.

Dérangé par le bruit, le jeune homme se déplaça et gémit. Tous se turent. La vielle dame, la seule qui continuait à être assisse, finit de boire le thé. Soudain le silence se fit lourd comme le rêve du jeune. Les clients se regardèrent les uns les autres.

 – Et alors … ? – demanda quelqu'un, sans succès. Tout le monde attendait.

Tout d’un coup, une jeune fille – elle n’avait pas plus de 20 ans – sortit violemment des toilettes, se dirigea vers la table de l'homme endormi – elle dut esquiver plein de monde –, regarda sérieusement le visage jeune et calme – « Que va-t-elle faire ?! » – et éclata de rire.

 Toute la clientèle expérimenta à l’instant des sensations variées : peur, horreur, anxiété, et complète confusion.

 – Jean Pierre !! – cria-t-elle avec une voix suraiguë.

L’homme se réveilla à l’instant sans comprendre. Il regarda la table et les gens, il constata l’absence des tasses de café, il observa amoureusement la fille qui était sortie des toilettes, elle paya et ils s’en allèrent.

Puis tout le monde demeura en silence. Lentement, chacun retourna à sa table et continua à manger comme si rien ne s’était passé.

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Ejercicio (corregido) para práctica del passé simple en clase de francés a propósito de esta foto cuyo autor no conozco: